Retour réussi


Photo : GT World Challenge Europe

Ce weekend de compétition mécanique a vu trois Luxembourgeois reprendre la compétition. Clément Seyler, Chris Leesch et Grégoire Munster ont porté haut les couleurs de notre pays à l’international.

Article d'Andy Foyen

Clément Seyler monte sur la boîte à Imola
Champion d’Europe GT4/AM sur Aston Martin l’année dernière, Clément Seyler était ce weekend au volant d’une Audi R8 LMS GT3 du Team Saintéloc Racing. Il était associé aux pilotes Michaël Blanchemain et Arthur Rougier sur la première manche du GT World Challenge Europe à Imola (Italie). Outre la nouvelle équipe, Clément Seyler a également dû apprendre à connaître une nouvelle voiture. « Les plus grandes différences entre l’Aston Martin GT4 et l’Audi GT3, ce sont d’une part l’aérodynamisme qui est tout simplement impressionnante sur l’Audi, et d’autre part les freins et encore dans une moindre mesure la puissance. Je pense que c’est l’aérodynamisme qui m’a le plus surpris au début », expliquait-il. Pour le jeune équipage, l’objectif était de rallier la ligne d’arrivée et d’accumuler de l’expérience.

Et sur ce tracé mythique d’Imola, l’objectif a été non seulement atteint, mais surtout dépassé avec une troisième place dans la catégorie PRO/AM, même si ce ne fut pas un long fleuve tranquille. Les qualifications ont été compliquées. Au milieu de son run, Clément Seyler flirte avec les limites de la piste et endommage un amortisseur. Malgré ce pépin, il aligne dans son dernier tour de qualification un très bon chrono, le plaçant 24e au général et premier de sa catégorie. Malheureusement, son coéquipier sera quant à lui un peu déstabilisé par l’amortisseur cassé. L’équipage termine finalement les qualifications en 42e place et dixième de catégorie. Mais rien n’était perdu, puisque la course allait durer trois heures…

Photo : World GT Challenge Europe

Cette course était disputée le dimanche. Chaque pilote allait faire un relai d’une heure environ. C’est à Michaël Blanchemain qu’était confié le premier relai. Le Français réalise une prestation solide. Les divers safety-cars lui permettent même de terminer son relai au contact du groupe de tête. C’est alors à Clément Seyler de s’y coller, avec pour objectif de remonter dans le classement. Aux prises avec une Ferrari, il tente de lui faire l’intérieur dans la première chicane. Son adversaire ne lui laissait pas la place nécessaire et le Luxembourgeois partait inévitablement en tête-à-queue. Remonté après cet incident, Clément Seyler enchaîne les tours rapides en évoluant dans les mêmes chronos qu’un certain Louis Delétraz, pilote d’essai pour la Haas F1 Team. Il passe finalement le relai à Arthur Rougier qui allait faire parler ses talents de finisseur. Parti sur un très bon rythme, le jeu des safety-cars le font rapidement recoller avec le groupe de tête. En fin de course, le Français fait parler la poudre et franchit la ligne en 24e place et 3e de catégorie à un tour des vainqueurs au scratch Kelvin van der Linde, Mirko Bortolotti et Matthieu Vaxivière du Belgian Audi Club Team WRT.

Pour Clément Seyler, ce weekend est évidemment positif. « Je suis très content de mon premier weekend en GT3. J’étais ravi de faire partie de cette équipe très professionnelle et toujours à l’écoute. Leur travail était remarquable. J’ai hâte d’être au Nürburgring (n.d.l.r. 2e manche de la saison) pour continuer mon apprentissage. »

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Photo : JEG Racing

Chris Leesch sauve les meubles
Dans des courses de sprint, tout le monde connaît l’importance des qualifications. Quand des mésaventures viennent en perturber le bon déroulement, la course devient très compliquée. C’est ce qu’a connu Chris Leesch pour sa rentrée en Championnat d’Espagne de Superbike. Tout d’abord, l’écurie du Luxembourgeois, Suzuki JEG Racing, partait avec un léger déficit de tests par rapport à la concurrence. Mais le véritable problème se produisait en qualifications. À cause de problèmes techniques et d’une petite chute, le Luxembourgeois n’a pas su effectuer de tour rapide. Il devait finalement s’élancer de la P19, quatrième de la catégorie Open 1000. Certes, il y a juste devant lui Paul Dufour (P18) et Kevin Sieder (P17), mais aller chercher Ivo Lopes (P11) était quasiment mission impossible.   

Pour la course du samedi, Chris Leesch est auteur d’un bon départ et prend rapidement la douzième place. Malheureusement, deux erreurs lui font perdre le contact avec le Top 10. Il ne prend alors plus de risque, assure sa deuxième place de catégorie et termine douzième de la course. Bis repetita ensuite pour la deuxième course. Le Luxembourgeois prend un bon envol, mais le temps de remonter ses adversaires, le wagon du top 10 est déjà parti. Il doit finalement à nouveau se contenter de la douzième place générale et de la deuxième de la catégorie Open 1000.

Avec ses 40 points glanés sur cette première manche, Chris Leesch reste néanmoins satisfait de ce premier weekend de compétition. « Si j’ai appris quelques chose ce weekend, c’est que le niveau du plateau est trop relevé pour s’autoriser un faux pas en qualification », sourie-t-il. Avant de reprendre plus sérieusement : « Pour la première course de l’année, le résultat est ok. (…) Nous devrons absolument améliorer notre qualification ce weekend à Barcelone. Nous allons partir en Catalogne en visant le top 10, voire le top 5. » Neuvième de la première course, et sixième de la seconde, Ivo Lopes se place en tout cas comme sérieux concurrent dans l’optique du titre en catégorie Open 1000 pour le Luxembourgeois. La manche catalane devrait offrir un beau duel en perspective.

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Photo : Josef Petru

Grégoire Munster dans la ville éternelle
Il y a deux mille ans, les « pilotes » les plus rapides s’affrontaient dans des courses de chars sur le Circus Maximus. Ce weekend, sur la route jouxtant les ruines de l’ancien hippodrome était donné le départ du Rally di Roma Capitale. Certes, les chars ont beaucoup changé en deux millénaires, mais l’esprit de compétition reste le même.

Au volant de la Hyundai i20 R5, avec à sa droite le Belge Louis Louka, Grégoire Munster allait retrouver ce rallye qui lui avait bien plu l’année dernière, lorsqu’il roulait sur Opel Adam R2, mais sur lequel il avait joué de malchance. Face à lui, il retrouvait des pilotes chevronnés à l’image du russe Alexey Lukyanuk et de l’Irlandais Craig Breen, ainsi que de jeunes pilotes pétris de talents comme Oliver Solberg. La première journée s’annonçait difficile avec des passages très étroits et des routes fort sales propices à des crevaisons. Il faudrait donc déjouer les pièges du samedi et ensuite lâcher les chevaux le dimanche où le tracé s’annonce nettement plus propre et plus large.

Le samedi justement, le duo belgo-luxembourgeois s’en sort très bien. En proie à quelques soucis de sous-virages, ils parviennent néanmoins à monter en puissance et profitent de l’écrémage progressif qu’apporte ce type de terrain pour terminer la journée en huitième position.

Un changement de setup est nécessaire pour la journée du dimanche. Malheureusement, ils ne parviennent pas à trouver les paramètres idéaux et les chronos s’en ressentent sur la première boucle du dimanche. Ils profitent néanmoins d’une erreur de Fabian Kreim pour prendre la 7e place au général, mais voient la Skoda Fabia de Filip Mares fondre sur eux.

Photo : Josef Petru

Le deuxième passage ressemble d’ailleurs au premier. Certes, les chronos sont meilleurs, mais le duo est contraint de prendre plus de risques, parce que les réglages de la Hyundai n’étaient toujours pas optimaux. Au TRC de la spéciale 12, Grégoire Munster dira même : « On a fait des changements (n.d.l.r. de setup), mais pas dans la bonne direction. J’ai pris beaucoup de risques dans cette spéciale pour ne pas perdre trop de temps. » Filip Mares en profite et revient à 5,7 secondes de la Hyundai à l’entame de la dernière boucle.

Cet écart va même passer à 4,3 secondes après l’ultime passage dans Rocca di Cave, puis à 4 secondes juste avant de parcourir la 15e et dernière spéciale. Mais celle-ci semblait convenir au Luxembourgeois qui, au passage précédent, avait annoncé y prendre beaucoup de plaisir au volant de la Hyundai. Ce constat allait se confirmer lors du dernier passage. Grégoire Munster y établit un chrono remarquable qui sera longtemps chrono de référence avant d’être finalement battu par les ténors de ce rallye. Il y empoche néanmoins le scratch de la catégorie Junior ERC 1 et conserve sa 7e place face à Mares. Il termine surtout ce rallye sans aucune égratignure sur la Hyundai.

Au-delà de ce très bon résultat, Grégoire Munster semble avant tout retenir l’expérience accumulée pour son deuxième rallye seulement sur cette Hyundai. « Nous avons fait de gros progrès pendant ce weekend. Nous avons essayé différents réglages pendant tout le rallye et rassemblé des données très intéressantes qui nous aideront dans le futur », concluait-il. D’ailleurs, le futur semble très proche, puisque le fils de l’emblématique pilote belge Bernard Munster sera aligné dès le weekend prochain sur le Rally di Alba. 


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