24 heures chrono (+ Vidéo)

(Photo: Nancy Lambert)



Alors qu’il venait de rentrer dans le club très fermé des 200 mph aux Etats-Unis, devenant par la même occasion le premier Européen à détenir un record de vitesse en NASCAR, Gil Linster était engagé à Venray (Pays-Bas) pour défendre ses chances dans le championnat LMV8.


(Article + vidéo d'Andy Foyen)


Dans le sport mécanique, on peut très rapidement se frustrer. Ceci se produit surtout quand des évènements extérieurs au sport viennent vous dresser des obstacles. Il faut alors tenter de tirer le meilleur avec les moyens que l’on possède. C’est en ces quelques mots que l’on peut résumer la semaine de Gil Linster. Le pilote luxembourgeois partait samedi, le 21 septembre, pour les Etats-Unis, où il allait tenter de se faire un nom dans l’univers de la NASCAR. Son ambition était d’atteindre les 322 km/h au volant d’une Ford Fusion Cup de 2018, développant une puissance (mesurée sur l’essieu arrière) de 963 chevaux, et ainsi entrer dans le club très fermé des pilotes ayant franchi la barre symbolique des 200 mph. Pour ce faire, il participait à l’Arkansas 1-mile Top Speed Challenge sur l’aéroport de Blytheville.

Pourtant, les conditions météorologiques sont venues perturber ses plans. Il n’a pas pu profiter des séances d’essais libres comme il le voulait en raison d’une forte pluie. C’est donc avec bien moins d’expérience que souhaité qu’il se présentait vendredi sur la ligne de départ. Mais ce petit contre-temps ne l’empêchait pourtant pas de dépasser son objectif en étant flashé 209,43 mph, soit 335km/h. De surcroît, Gil Linster établissait par la même occasion le record de sa catégorie et devenait le premier Européen à détenir un record en NASCAR. De quoi évidemment ravir Aaron Brown, son mentor.

Mais outre son rêve américain, le résident de Frisange souhaitait également bien figurer dans les deux championnats (européen et néerlandais) du LMV8 Oval Series disputés intégralement sur l’ovale de Venray, aux Pays-Bas. A l’entame de l’avant-dernière journée de compétition, ce dimanche, Gil Linster pointait au quatrième rang des deux championnats.

 Gil Linster en train de se préparer pour l'avant-dernière course de la saison (Photo: Nancy Lambert)

La première course du weekend pour Gil Linster se révélait être un contre-la-montre. Il arrivait en courant de matinée à Düsseldorf et devait arriver à Venray à temps pour sauter dans son bolide et prendre le départ des essais libres. Cette séance était primordiale. En effet, lors de la dernière journée de compétition, il avait été impliqué dans un accident avec le pilote allemand Philipp Bachor après une tentative de dépassement trop optimiste de Barry Maessen. Il lui fallait donc impérativement reprendre ses marques avec la voiture et trouver les réglages adéquats pour ces conditions météorologiques capricieuses. Ajoutez à cela le fait que le résident de Frisange était éveillé depuis 24 heures…

Mais le Luxembourgeois allait perdre cette première course. Il a dû enfiler sa combinaison dans le véhicule qui l’emmenait au circuit avant d’être juste devant l’entrée et de piquer un sprint jusqu’à sa voiture. Mais au moment de sauter au volant, on lui annonçait que l’accès à la piste était fermé depuis deux minutes. C’est dans l’inconnu qu’il allait commencer ce weekend. En plus, la première course était également la plus longue, comptait pour le Championnat européen et allait se courir sur piste mouillée. Partant huitième, Gil Linster n’a jamais pu tenir le rythme dans cette première manche. Il se bat constamment avec sa monture pour la maintenir sur la piste et peine à suivre la cadence des meilleurs. Mais à la différence de six de ses adversaires, il parvenait à franchir la ligne d’arrivée. Verberkt remportait la mise devant Bachor, Maessen et Adriaenssens. Gil Linster se classait quant à lui sixième.

Le pilote luxembourgeois était en difficulté en première manche (Photo: Nancy Lambert)

Cette première manche, aux allures de cauchemar sur 40 tours, avait au moins donné à Gil Linster une idée précise sur les réglages qui devaient être changés. C’est avec une voiture bien plus compétitive qu’il s’élançait en deuxième manche, toujours sur piste humide. La différence était flagrante. Partant douzième sur la grille, le pilote luxembourgeois parvenait à gagner de nombreuses positions en plongeant à l’intérieur des virages 1 et 3. Il se retrouvait rapidement à lutter pour le podium. Seul petit bémol de cette seconde manche, ses pneus sont trop montés en température et il a été obligé de ralentir le rythme dans le troisième quart de la course. Jentsen Adriaenssens et Barry Maessen en profitaient pour prendre le meilleur sur le numéro 44. En toute fin de course, Gil Linster tentait de récupérer sa position face à Maessen, mais le champion en titre restait de marbre. Verberkt signait en toute décontraction une nouvelle victoire devant Adriaenssens, Sokolovsky, Maessen et Gil Linster.

Fort de ses sensations retrouvées lors de cette deuxième manche, Gil Linster espérait la même réussite en finale. Mais la dure loi du sport mécanique allait en décider autrement. La piste venait enfin de sécher et promettait d’être plus rapide. Dès le départ, Linster et Maessen se retrouvent au coude à coude. Les deux pilotes s’offrent une très belle bagarre, alors qu’au quatrième tour de piste, Sokolovsky perdait le contrôle de sa voiture dans le troisième virage et s’immobilisait sur la piste, perpendiculairement au tracé. Lancés à pleine vitesse (environ 150 km/h), Linster et Maessen percutaient tous les deux le pauvre pilote ukrainien. L’impact est violent, le bruit qui en résulte est sourd. Fort heureusement, aucun des trois pilotes n’est blessé, mais leurs courses s’arrêtaient là. Verberkt signait finalement un magnifique hat-trick devançant Wim Verloo et Jerry de Weerdt. Avec sa cinquième place, Adriaenssens signe une superbe opération en vue du titre dans les deux championnats.

Avec une deuxième finale blanche d’affilée, Gil Linster ne connaît pas la fin de saison dont il rêvait. Mais comme l’ordre de départ s’effectue dans l’ordre décroissant du classement, ces contre-performances lui offriront des opportunités d’aller chercher des podiums lors du rendez-vous final qui aura lieu le 27 octobre. Il tentera par la même occasion d’aller gagner l’une ou l’autre position au classement général final.


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