Le grand saut (+ vidéo)


(Photo: Nancy Lambert)


En visite à la piste de Bockholtz/Goesdorf, nous avons assisté au huitième rendez-vous du Championnat de Luxembourg de Motocross. Depuis le plateau de la ligne d’arrivée jusqu’au vallon dans lequel se situe la majorité du tracé, nous avons vécu une après-midi riche en émotions.


(Article + vidéo d'Andy Foyen)

Un sport familial

Outre le chemin en gravillons qui nous mène à la piste du motocross, le premier aspect qui s’avère marquant, c’est la diversité des origines des acteurs de ce sport mécanique. On y retrouve des Luxembourgeois, des Allemands, des Français et une large communauté portugaise. L’ambiance est très conviviale. À la différence d’autres sports mécaniques tels que le rallye par exemple, le motocross se vit davantage en famille. C’est donc un véritable ensemble de tribus qui établissent leurs tentes aux abords du tracé. Ce n’est pas un hasard si l’équipe des pilotes Miguel et Andre Rodrigues, engagés dans le championnat du Portugal et venus à Bockholtz pour s’entraîner en conditions de course, s’appelle La Familia.

Un sport ouvert à tous

On pourrait logiquement se dire que le motocross est réservé pour les adultes et pour les adolescents. Mais ce n’est pas le cas du tout. On retrouve des riders de tout âge. Parmi eux, Nohan, six ans (et demi, comme il ne manque pas d’ajouter). Il a commencé le motocross à l’âge de cinq ans et s’apprêtait à prendre son deuxième départ à Bockholtz en espérant monter sur le podium. Evidemment, pour les plus jeunes riders, certaines adaptations sont de mise. Les montures de Nohan et de ses adversaires ne peuvent dépasser le 50cc. Le tracé est également raccourci et ne comprend que le plateau sur lequel se situent les starting blocks et la ligne d’arrivée. La durée de course par contre est équivalente aux autres catégories avec ses 10 minutes et deux tours.
De surcroît, dans la catégorie « Loisir », des pilotes peuvent s’affronter hors championnat. C’est cette option qu’a choisie David Bonsang. Cet ancien routier s’est reconverti dans le motocross l’année dernière et se trouve au départ dans le but de s’amuser et de glaner de l’expérience.

La première course de la catégorie "Loisirs" quelques secondes après le départ (Photo: Nancy Lambert)


Ready ? Steady ? Go !

Le départ est un moment clé d’une course de motocross. Une fois dans les starting blocks, une grille métallique empêche les motos de passer. Ces grilles s’abaissent en même temps une fois le départ donné, libérant les pilotes et leur monture. Il s’agit donc de trouver le timing idéal pour bondir hors de sa position sans heurter la grille. Ce timing peut tout changer à votre course. Une autre difficulté est que, la grille une fois abaissée, les pilotes doivent rouler dessus pour prendre le départ, ce qui peut en faire vaciller et conduire à une chute, comme nous en étions témoins lors du premier départ. Heureusement plus de peur que de mal.
Une fois le piège du départ passé, vient le premier virage, en épingle gauche. Il est important de ne pas rater son point de freinage sous peine de se faire enfermer à l’extérieur et de perdre beaucoup de positions. Les pilotes des 65cc et supérieurs se lancent alors à l’assaut de ce qui fait le charme et la complexité du tracé, le relief. Il y a en effet une différence d’une quinzaine de mètres entre le point le plus bas et le point culminant. A plusieurs reprises, les pilotes plongent littéralement dans un puit. C’est d’ailleurs à l’un de ces endroits que l’accident majeur de cette édition s’est produit, lorsqu’une concurrente, après ne pas avoir remarqué un mouvement de terrain, se retrouve au sol. Touchée au bras, elle ne se relève pas et les commissaires de course décident de faire appel à Air Rescue. La sécurité avant tout. La jeune pilote s’en sort finalement avec une fracture avec déplacement de l’humérus. Au prix de trois broches et de plusieurs semaines de convalescence, elle reviendra certainement encore plus forte. Mais cet incident nous montre évidemment que le motocross, comme tout sport mécanique, reste un sport dangereux et qu’il faut redoubler de vigilance à tout instant.

Le départ (ici 85cc), un moment crucial de chaque course de motocross (Photo: Nancy Lambert)


Une touche de nostalgie

Comme dans tous les sports mécaniques, les montures anciennes connaissent un franc succès dans le motocross. Avec les catégories Vintage et Youngtimer, les organisateurs offrent aux amateurs une très belle scène d’expression. Parmi eux, on retrouve Romain Kaysen. Le quadragénaire est au guidon d’une moto sortie d’usine avant 1989 et n’a pour seul objectif que le plaisir. A côté de sa moto youngtimer, il pilote également dans la catégorie « experts » avec une monture plus moderne. La différence entre les deux motos se situe essentiellement dans le confort de pilotage, nous confiait-il.

Une occasion de rencontrer du beau monde

Cette année, le Luxembourg sera représenté au plus haut niveau dans le « Motocross des Nations » les 28 et 29 septembre à Assen (Pays-Bas). À côté des grandes nations du motocross et d’une équipe slovène emmenée par Tim Gajser, le fraîchement couronné champion du monde, on retrouvera un team luxembourgeois axé autour de Tijay Heinen, Yves Frank et Björn Frank. Le premier cité était d’ailleurs présent à Bockholtz et a montré toute l’étendue de son talent en signant une deuxième position et une victoire dans la catégorie reine. Son frère, Jamie Heinen, avait également fait fort impression en dominant de la tête et des épaules la catégorie 85cc. Ce dernier n’a d’ailleurs pas encore connu la défaite face à un concurrent luxembourgeois lors de cet opus 2019.
Après un passage à Warndt en Allemagne, la saison de motocross luxembourgeois se terminera par deux rendez-vous grand-ducaux le 6 octobre à Dudelange et le 13 octobre, de nouveau, à Bockholtz.


(Pour trouver la vidéo de votre course, veuillez cliquer sur ce lien: https://www.youtube.com/watch?v=4wCvqRP3AlU&feature=youtu.be&fbclid=IwAR2UNuAlt2RsTj3T0VefTm4h0tr6yFwjVFSbec94v8FSn2hW9iJAb05Umq8  puis consulter la description de la vidéo)

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