Dylan Pereira, Grégoire Munster, Gil Linster, Maxime Furon-Castelain : L’actualité du sport mécanique luxembourgeois
Photo : FIA ERC |
En Porsche
Mobil 1 Supercup, Dylan Pereira a signé un nouveau podium sur le circuit de
Barcelone, mais a été contraint à céder sa première place au classement. Engagé
au Rallye de Lettonie, Grégoire Munster a signé une superbe septième place
pour sa première avec la Hyundai sur la terre. Après plus de quatre mois
d’arrêt, Gil Linster a repris le volant du côté de Venray et y a signé une sixième place. À Adria, Maxime Furon-Castelain a offert au Luxembourg la deuxième place
lors du meeting d’ouverture de la FIA Karting Academy Trophy.
Résumé d'Andy Foyen
Porsche Mobil 1 Supercup : Dylan
Pereira et Larry ten Voorde échangent les rôles
Résultat :
3e Dylan Pereira (BWT Lechner Racing)
Alors que l’opus
2020 de la Porsche Mobil One Supercup arrive dans ses ultimes courses, Dylan
Pereira, Larry ten Voorde et Ayhancan Güven se disputaient ce weekend un
nouveau chapitre dans la course au titre sur le circuit de Barcelone.
Dès les essais
libres, les Porsches du BWT Lechner Racing se montrent très à l’aise avec un
doublé Pereira-Evans. Lors des qualifications, on pense longtemps que le pilote
luxembourgeois a signé la pole position, mais son temps est finalement invalidé
pour non-respect des limites du tracé. Finalement, il doit se contenter de la cinquième
place sur la grille. C’est le Néerlandais Larry ten Voorde qui hérite de la
pole, tandis qu’Ayhancan Güven ne signe qu’un neuvième chrono.
Dimanche, place
à la course. Dylan Pereira prend un formidable envol et passe directement Max
van Splunteren pour le gain de la quatrième place. C’est l’autre pilote du BWT
Lechner Racing, Jaxon Evans, qui prend le holeshot. Derrière, c’est le
carnage. Jean-Baptiste Simmenauer reste immobilisé sur la grille et est
violemment percuté. Il y a des débris partout sur la ligne droite des stands,
mais fort heureusement, tous les pilotes vont bien. La course est néanmoins
neutralisée.
Il suit alors un
deuxième départ. Les positions sur cette nouvelle grille sont déterminées par
la position des voitures juste avant l’interruption. C’est ainsi que Dylan
Pereira s’élance quatrième et gagne à nouveau une place en passant Florian
Latorre. Larry ten Voorde, quant à lui, récupère la première place. Dans les
premiers tours de course, le pilote luxembourgeois met une pression
considérable sur son coéquipier néo-zélandais. Aucune consigne d’équipe ne
semble avoir été donnée dans l’optique du championnat et Dylan Pereira se voit
obligé de prendre des risques pour ne pas perdre sa première place au
championnat. Lorsqu’au neuvième tour, il sort large au New Holland, il
est propulsé vers la droite de piste, mais évite le tête-à-queue. Il parvient
même à conserver sa troisième place face à Latorre. Les derniers tours de
course sont plus compliqués, puisque Pereira est victime d’une crevaison lente,
sans doute due à sa mésaventure dans le New Holland. Il parvient
néanmoins à conserver sa troisième place, synonyme de cinquième podium en six
manches.
Vainqueur pour
une troisième fois d’affilée cette saison, Larry ten Voorde prend désormais les
commandes au championnat pour quatre petits points. Avec sa huitième place, Ayhancan
Güven semble par contre désormais irrémédiablement lâché, alors qu’il ne reste
plus que deux rendez-vous cette saison. Dylan Pereira et Larry ten Voorde se
disputeront donc en toute logique le titre. Le prochain chapitre de cette
saison se tiendra à Spa le 30 août.
Photo : FIA ERC |
Rallye : Grégoire Munster impressionne
Résultat :
7e Grégoire Munster & Louis Louka (Hyundai i20 R5), 3e
ERC 1 Junior
Après sa
septième position au Rally di Roma Capitale, Grégoire Munster était au départ
de la deuxième manche du Championnat d’Europe FIA des Rallyes. À la différence
de l’ouverture italienne, c’était la terre de Lettonie qui attendait le duo
belgo-luxembourgeois. Pour leur quatrième rallye sur la Hyundai, c’était la
première fois qu’ils quittaient l’asphalte.
Au programme de
ce rallye balte : dix spéciales réparties sur deux jours, avec une
spéciale de qualification en préambule. En théorie en tout cas. En effet, la
Hyundai pointe en retard au début des qualifications et n’obtient pas le droit
d’y participer. C’est donc en dix-huitième position sur la route que les deux
s’élanceraient le lendemain. Pas plus mal sur la terre.
Dès le départ,
Grégoire Munster et Louis Louka se sentent à l’aise, à l’exception de chaleurs
sur … l’asphalte. Le changement de surface sur des setups « terre »
font aussi partie de l’apprentissage. Après deux spéciales, ils se classent
dixième et troisième en catégorie junior. Pour les deux ultimes spéciales de la
première journée, le team choisit de modifier légèrement les réglages de la
voiture. Le pari est gagnant, puisqu’il signe ensuite le huitième temps de
l’ES3, puis le sixième temps sur l’ES4, malgré une crevaison sur cette dernière.
C’est en septième place au scratch que le duo Munster-Louka termine la journée,
toujours troisième en catégorie junior. « Sur l’ES4, nous avions décidé
avec le team de prendre un peu plus de risques pour montrer notre pointe de
vitesse et pour nous assurer une bonne place de départ pour le
lendemain », explique Grégoire Munster, « malheureusement nous avons crevé à
un peu plus de trois kilomètres de la fin et nous avons perdu aux environs de
cinq secondes. »
Photo : FIA ERC |
L’objectif de la
seconde journée de course est de revenir sur le Finlandais Emil Lindholm. Mais
cela s’annonçait difficile, parce que d’un côté, ce dernier est un habitué des
rallyes terre et roule sur une R5 depuis 2018, et d’un autre côté, le pilote
luxembourgeois partait en quatrième position sur la piste et devait apprendre à
balayer. Cela se ressent d’ailleurs immédiatement sur les chronos. Si la
veille, le duo naviguait entre la cinquième et la dixième position, en cette
deuxième journée, il se situe plutôt entre la dixième et la quinzième place. Mais
il prenait du plaisir, comme le confirmait Munster au micro de l’ERC après la
spéciale 7 : « La voiture est simplement géniale, nous sommes très en
confiance pendant les spéciales. Il y a beaucoup de balayage à faire, mais
c’est bon pour l’apprentissage. »
Finalement les
positions allaient se figer. Grégoire Munster et Louis Louka terminent (à
nouveau) septième d’un rallye, dominé cette fois-ci par Oliver Solberg. Ils
signent par ailleurs leur tout premier podium en catégorie junior sur la scène
européenne, devancés seulement par Solberg et Lindholm. Grâce à ce résultat,
ils passent cinquième au classement du Championnat d’Europe FIA et deuxième au
championnat junior, derrière l’intouchable Oliver Solberg.
« Je dois
avouer que ça m’ennuie de terminer encore une fois septième. J’ai l’impression
d’être abonné à ce résultat », ironisait Grégoire Munster. « On est
assez contents du résultat. Cela faisait un an que nous n’avions plus roulé sur
la terre et nous étions tout de suite dans le coup face à des adversaires avec
plus d’expérience. » Quant à la question, si l’ERC est devenu un objectif
ou non, le pilote luxembourgeois n’a pas encore de réponse : « À la
base, on devait faire le championnat de Belgique. Le Covid-19 est ensuite venu
tout perturber. Le Rallye di Roma Capitale devait être un rallye pour se
remettre dans le rythme. Ensuite, on s’est inscrit au Liepāja (n.d.l.r. Le Rallye
de Lettonie) et cela s’est très bien passé, puisqu’on se retrouve deuxième en
catégorie junior. Avec la situation dans laquelle on est, il est difficile de
savoir quels événements auront lieu. Ça pourrait nous pousser à continuer
l’aventure en Europe. Mais nous devons garder en vue notre objectif initial qui
est le championnat de Belgique et sur lequel on est soutenu par Hyundai Belgium
Luxembourg. »
***
Photo : Frank Reipen |
LMV8 : Gil Linster a fait son retour sur l’ovale
Résultat : 6e Gil Linster (Bachor
Racingteam)
La dernière
course de Gil Linster remontait à février. Alors quand le Bachor Racingteam,
formé autour de son ami Philipp Bachor, lui a proposé un volant pour le
championnat LMV8 de Venray, il n’a pas attendu longtemps pour confirmer sa
présence. Le but était simple, on lui mettait une voiture dernière génération
entre les mains et il devait en peaufiner les réglages afin de la rendre compétitive
à l’horizon 2021.
Mais la loi du
sport peut vous rendre la tâche beaucoup plus rude qu’il n’y paraît. Le samedi,
un début d’incendie se déclare dans la voiture. Un tuyau d’huile s’est cassé et
l’huile s’est répandue dans le pot d’échappement, ce qui a engendré des
flammes. A cause de cet incendie, Gil Linster a dû faire avec des problèmes de
freins et de direction pendant tout le weekend.
Lors des essais
libres, les réglages sont loin d’être optimaux et les chronos s’en ressentent.
Gil Linster navigue à une seconde du plus rapide Ralph Verberkt. Sur la seconde
qui sépare les deux hommes, le setup de la voiture et les stigmates de
l’incendie jouent certes un grand rôle, mais il faut également noter que les
cadors de la discipline ont utilisé la livrée de pneus 2020 et celle-ci est
plus performante que celle de la saison 2019.
L’une des
caractéristiques de ce championnat, c’est la grille de départ inversée par
rapport au classement du championnat. Auréolé de ses bons résultats de l’année
dernière, Gil Linster s’élance en fond de grille. Lors de la première manche,
la direction, mais surtout les freins lui donnent beaucoup de soucis. Sans se
sentir réellement en confiance au volant, il signe une encourageante huitième
place juste derrière son coéquipier Philipp Bachor, avec lequel il a travaillé
en équipe.
Photo : Frank Reipen |
Avant de
commencer la deuxième manche, Gil Linster prend un pari osé. Lui, qui
d’habitude préfère régler la voiture de telle manière que les performances
soient optimales sur la partie haute de la piste, décide cette fois de
privilégier la partie médiane. Ainsi, en cas de problème de freins, il pourrait
dissiper le surplus d’énergie en se portant sur la voie du dessus. Cette
tactique est payante ! Le pilote luxembourgeois se hisse dans le top 5 est
se classe même devant un certain Barry Maessen. Pour la première fois
également, Gil Linster signe un chrono sous la barre symbolique des 20 secondes
et ce malgré un problème de surchauffe moteur.
Mais le meilleur
était encore à venir. En finale, la course la plus longue avec ses 30 tours,
Gil Linster élève à nouveau son niveau. La voiture se comporte de mieux en
mieux, même si la direction et les freins posent toujours problème. Le
Luxembourgeois termine cette couse en septième position, certes, mais dans le
peloton de tête, à seulement 6 secondes du vainqueur. De bon augure pour la
suite.
Rétrospectivement,
Gil Linster garde un bon sentiment de son weekend : « J’étais dans
une toute nouvelle équipe. Celle-ci possède évidemment d’autres valeurs et une
autre méthode de communication que ce que je connais d’habitude. Nous avons dû
apprendre à travailler ensemble, mais ça a très bien fonctionné. Le team va
maintenant devoir démonter toute la direction et tous les freins afin de
trouver le problème. Une fois la voiture opérationnelle et chaussée des bons
pneus, je pense que nous pourrons gagner jusqu’à trois dixièmes au tour. Jouer
la gagne sera difficile parce que les autres teams ont trouvé des astuces pour
augmenter les performances de leur voiture. Il faudra que le Bachor Racingteam
fasse la même chose et l’année prochaine, quand Philipp récupérera la voiture,
il sera capable de jouer le titre. »
L’avenir pour
Gil Linster dépend de l’évolution des relations entre l’Europe et les
Etats-Unis. Aussi longtemps qu’il sera bloqué en Europe, il aura pour tâche de
mettre la voiture du Bachor Racingteam au point. Mais dès que les frontières
seront ouvertes, il passera l’Atlantique pour rejoindre son propre team The
Garage Shop.
***
Photo : Umberto Fraenkel / Sportinphotos |
Karting : Maxime Furon-Castelain
porte haut nos couleurs nationales
Résultat :
2e Maxime Furon-Castelain (ACL Sport – Forza Racing)
En karting avait
lieu ce weekend la première manche de la toujours très intéressante FIA Karting
Academy Trophy. Cette compétition se base sur des sélections nationales d’un
unique pilote âgé de 12 à 14 ans et voit s’affronter les différents
protagonistes sur des montures en tous points identiques avec des possibilités
de réglages très limités. L’accent est tellement mis sur le pilotage qu’une
permutation des moteurs des différents participants est effectuée après les
courses. Cette compétition est ainsi idéale pour révéler des jeunes talents. Ce
n’est donc pas un hasard si le vainqueur de la compétition en 2011 s’appelle …
Charles Leclerc.
Du côté du
Luxembourg, le choix s’est porté, comme en 2019, sur Maxime Furon-Castelain. Le
jeune prodige s’est donc déplacé à Adria en Italie avec la ferme intention d’en
découdre. Face à lui, 31 jeunes pilotes de tous horizons.
Lors des
qualifications au chrono, Maxime Furon-Castelain signe le quatrième temps.
Cette performance lui valait l’assurance de toujours partir depuis la première
ligne, mais depuis le côté plus sale de la piste. Les départs s’annonçaient
musclés.
Et justement,
c’est le départ qui va faire défaut au Luxembourgeois dans la première manche.
Sous peine de voir sa course annihilée avant même d’avoir commencé, il part
prudemment et se retrouve au milieu d’un peloton. En tête, le pilote des
Emirats Arabes Unis, Keanu Al Azhari, s’envole. Maxime Furon-Castelain doit se
contenter de la quatrième place, mais signe le meilleur temps au tour.
Lors de la
deuxième manche, le Luxembourgeois va remettre les pendules à l’heure. Il perd
certes deux positions au départ, mais repasse ses adversaires les uns après les
autres pour finalement s’adjuger la victoire. Il récidive ensuite sur la
troisième manche en s’imposant avec beaucoup de maîtrise devant le Jamaïcain
Alex Powell.
Place désormais
à la finale. Avec deux victoires et une quatrième place, Maxime Furon-Castelain
totalise quatre points. Seul le pilote des Etats-Unis, Connor Zilisch, a fait
mieux avec trois points. C’est donc depuis sa place habituelle (première ligne
côté sale) que le Luxembourgeois allait défendre ses chances. À la différence
des autres manches, qui n’étaient longues que de 8 tours, celle-ci allait durer
20 tours. Dès le départ, Maxime Furon-Castelain met la pression sur Zilisch et
prend le meilleur au premier virage. Mais il est dans l’incapacité de garder la
trajectoire idéale et se retrouve à l’extérieur du deuxième virage. Ses
adversaires en profitent et le Luxembourgeois plonge à la cinquième place.
Opération remontée donc pour le reste de la course, sans pour autant prendre
trop de risques. Cette position de chasseur lui réussit assez bien et il
remonte les places une à une. Mais une fois deuxième, le trou est trop
conséquent pour aller chercher Zilisch. L’Américain s’impose donc finalement
devant Maxime Furon-Castelain. Le Danois Jonathan Weywadt prend la troisième
place.
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