Munster, Linster, Furon-Castelain et Longhino : L’actualité du sport mécanique luxembourgeois
Photo : Umberto Fraenkel (Sportinphoto Kart) |
La répétition générale avant
la reprise du WRC en Estonie pour Grégoire Munster au RedGrey Lõuna-Eesti
Ralli *** Changement de décor pour Gil Linster qui s’essayait à la Fun ***
Weekend frustrant pour Maxime Furon-Castelain à Sarno pour la deuxième manche du
Championnat d’Europe FIA *** Première sortie de l’année réussie pour Kim
Longhino à Genk dans le cadre de la IAME Series Benelux.
Résumé d'Andy Foyen
Grégoire Munster en préparation pour
le Rallye d’Estonie
Alors que la perspective d’une
reprise imminente du Championnat de Belgique des Rallyes semble s’obscurcir,
c’est vers l’autre bout de l’Europe que sont actuellement tournées les têtes.
Deux petites semaines avant la reprise tant attendue du WRC en Estonie, la
répétition générale avait lieu dans ce même pays à l’occasion du RedGrey
Lõuna-Eesti Ralli, traduit littéralement par Rallye du sud de l’Estonie.
Sept WRC étaient au départ, pilotés par des grands noms tels que Ogier, Tänak,
Neuville ou encore Rovanperä. Grégoire Munster était quant à lui inscrit sur sa
Hyundai i20 R5 habituelle. Le long des huit spéciales de ce rallye, le but
allait être de tester le plus de réglages possible afin de préparer au mieux
le grand rendez-vous estonien.
« Quand on n’a aucune base
pour les réglages, on part alors sur un setup dont on pense qu’il pourrait
convenir. Pendant le rallye, quand on recherche la performance, c’est difficile
de faire de gros changements. En effet, si on prend un réglage qui ne convient
pas, on pourrait compromettre tout le rallye. On se contente donc de petits ajustements
en course. Avec le soutien de Hyundai BeLux et de Hyundai Motorsport, on a eu
l’opportunité de faire ce rallye de préparation qu’on a abordé comme une grande
séance de test. Grâce aux trois services, on a pu faire de grandes différences
en termes de réglages et on a ainsi récolté un grand nombre de datas dans
l’optique du rallye d’Estonie », détaillait Grégoire Munster.
Photo : FIA ERC |
Les premiers réglages étaient
identiques à ceux du rallye de Lettonie. Mais ce dernier est un rallye sans
grand dénivelé au contraire de l’Estonie qui est plus proche du rallye de
Finlande. De plus, il avait plu la veille du rallye. Après une première boucle
conclue en dixième position de catégorie, le team prit un setup diamétralement
opposé pour le second passage sur les deux premières spéciales. Les chronos
sont meilleurs. Grégoire Munster et Louis Louka terminent la première moitié du
rallye en huitième position de la catégorie EMV2, à 44 secondes du leader
Gryazin.
À la mi-journée, un nouveau gros
changement de réglages pour les mécaniciens qui n’ont décidément pas chômé ce
weekend. Les chronos sont comparables avec ceux de la deuxième boucle. Le team
va dans la bonne direction. Au troisième service, l’équipe prend bien soin de
ne pas confondre vitesse et précipitation, et prend
son temps pour le dernier changement de réglages, quitte à pointer avec un
quart d’heure de retard à la sortie du parc. Certes, Grégoire Munster et Louis
Louka écopent d’une pénalité de deux minutes et trente secondes, mais
l’essentiel est évidemment ailleurs. Au TRC de la dernière spéciale, Munster confirme
que le team va dans la bonne direction pour trouver les réglages optimaux et
c’est tout ce qui compte. Au final, c’est à la vingtième position que Grégoire
Munster et Louis Louka terminent ce rallye, douzième de la catégorie EMV2.
Qu’en est-il donc des
réglages ? « On n’est pas encore exactement là où on devrait être. (...)
Mais maintenant on sait ce qu’il faudra peaufiner lors du Monday Test avant
le rallye d’Estonie. (…) Cela devrait nous permettre de trouver le réglage
optimal pour commencer le rallye d’Estonie », conclut Grégoire Munster.
Photo : FIA ERC |
***
Le weekend hors du commun de Gil
Linster
Quand on associe Gil Linster et
le sport automobile, on pense aux grosses cylindrées américaines et aux courses
sprint plus ou moins longues. Ce weekend, c’était un challenge un peu différent
qui attendait le pilote luxembourgeois. Il s’apprêtait à participer à une
course de 12 heures sur une VW FunCup sur le circuit de Magny-Cours, associé à
Benoît et Alexandre Du Passage, ainsi qu’à Jean-Claude Ruffier, multiple
participant à l’Africa Eco Race. Un pilote de Nascar et un pilote de
Rallye-Raid dans le même team, on pouvait difficilement faire plus diversifié.
Après des qualifications achevées
en huitième position, à 10 heures, Gil Linster avait le privilège de lancer la
course de la VW numéro 424 du team M3M Racing. Après une heure et demie sans
encombre, il transmettait le relai bien ancré dans le top 10. La Beetle enchaînait
ainsi les tours sans grande difficulté pendant plusieurs heures, jusqu’au
quatrième relai. C’est à ce moment qu’elle est impliquée dans un accident.
Heureusement, elle parvient à regagner les box, mais le temps de la remettre en
état de marche, toute ambition pour jouer la gagne s’était envolée.
Mais la FunCup ne s’appelle pas
FunCup pour rien. Le team repart de l’avant et enchaîne les chronos
intéressants, ils remontent petit à petit et passent de la 27e à la
20e place. Un peu avant la mi-course, le sort frappe à nouveau. Lors
d’un ravitaillement en essence, la voiture doit faire marche arrière pour repartir,
mais une fois la manœuvre effectuée, la boîte à vitesses reste bloquée. Il faut
alors tout démonter. Le team met deux heures à réparer. Il reste encore cinq
heures de course lorsque la 424 reprend la piste. Loin. Très loin.
Quand on n’a plus rien à jouer,
on se fait plaisir. Ainsi pour son dernier relai, Gil Linster part sur un gros rythme.
À chaque tour, il se classe parmi les cinq plus rapides du moment. Sur la fin
de son relai, il décide de pousser la VW à la limite et réalise le record du tour de son team. La 424 passait finalement le drapeau à damiers de cette
course de douze heures en 37e position. Quelques mètres plus loin,
la boîte rendait définitivement l’âme.
« Ce qui est intéressant
dans ce genre de courses, c’est que toutes les voitures sont identiques. J’ai
vraiment remarqué à quel point l’aspiration jouait un rôle primordial. On se retrouve
dans une lutte à armes égales avec 150 autres pilotes », débriefait Gil
Linster. « Très vite, je me suis habitué à la voiture et j’ai pu suivre le
temps de course des meilleurs. C’était très important pour ma confiance. Quand
on est dans une période aussi creuse que celle-ci, et que sur d’autres catégories
on se bat avec des voitures qui ne sont pas encore au niveau, on a tendance à
se poser beaucoup de questions. Montrer que je pouvais réaliser le onzième
meilleur temps sur 150 pilotes, dont certains sont des habitués de la catégorie
LMP2, sur une voiture et un circuit que je ne connais pas, m’a donc fait
beaucoup de bien. »
La suite de la saison pour le
pilote luxembourgeois sera plus ou moins spontanée. « Peu importe le
circuit, peu importe la voiture, je veux concourir à chaque fois que ce sera
possible. En tout cas, j’aimerais faire les 25 heures FunCup de Spa pour le
compte d’un team qui visera le top 5. »
Weekend frustrant pour Maxime
Furon-Castelain
Tous les sportifs ont déjà connu
des weekends où ça ne fonctionne tout simplement pas, ces fameux jours sans.
C’est dans ces moments-là que l’on peut juger de la force de caractère du
sportif. S’il parvient à faire le gros dos et à tirer le meilleur des circonstances,
le sportif aura fait preuve d’un mental d’acier. On peut dire que Maxime
Furon-Castelain a passé l’épreuve avec brio lors de la deuxième manche du
Championnat d’Europe FIA de Karting à Sarno, en Italie.
La piste de Sarno est un
casse-tête pour trouver le bon setup. Le premier secteur est très rapide.
Quelques mètres après la ligne, on prend un virage droit à fond avant de
continuer au rupteur pendant quelques centaines de mètres. Ensuite, il faut
effectuer un freinage violent pour prendre un virage serré à droite. C’est là
que les dépassements sont les plus fréquents. La suite du tracé est plus
technique et moins rapide.
Dès les essais libres, Maxime
Furon-Castelain remarque que quelque chose ne tourne pas rond. Sa pointe de
vitesse est en deçà de celle de la concurrence, ce qui le pénalise énormément
dans le premier secteur. Après les essais qualificatifs, il se retrouve 25e,
ce qui lui vaut de partir depuis la P9 de chacune des cinq manches. Un
objectif : faire abstraction des problèmes et se qualifier pour la finale.
Photo : Umberto Fraenkel (Sportinphoto Kart) |
La première manche ne se passe
malheureusement pas vraiment comme prévu. Un tantinet trop optimiste sur un
dépassement, le pilote luxembourgeois quitte la piste et est contraint à
l’abandon. La direction de course lui attribue les points de la 18e place. Heureusement la manche 2 est bien meilleure. Dans le premier tour, il
gagne trois places pour s’emparer de la sixième position. Il fera preuve
ensuite de solidité pour gravir son premier top cinq de la journée. Pour la manche
3, Maxime Furon-Castelain a un petit brin de réussite. Sur le premier gros
freinage, trois karts partent à la faute devant lui. Il parvient à les éviter
tout en conservant la vitesse ce qui lui vaut de se retrouver d’un coup en
troisième place. Mis en confiance par cette manœuvre réussie, il passe à
l’offensive et ravit la deuxième place. Il la conservera jusqu’à l’avant-dernier
tour. C’est en P3 qu’il passe la ligne. Alors que les performances des autres
karts s’améliorent, celles du Luxembourgeois semblent connaître l’effet
inverse. C’est ainsi que malgré des départs très solides, il ne parvient pas à
faire mieux qu’une dixième et une douzième place lors des deux dernières
manches qualificatives. Mais son pari est réussi. Malgré tous les problèmes, il
est en finale et s’élancera depuis la P18.
Cette grande finale suit un
scénario quasi identique à celui des différentes manches. Maxime
Furon-Castelain effectue un remarquable départ et gagne quatre places avant de
souffrir. Au moment d’entamer le dernier des 17 tours de la finale, il est en
dix-septième place. D’où vient la nuance alors par rapport aux scénarii des
manches ? Et bien surpris par le freinage soudain du pilote qui le
précède, le Luxembourgeois le percute, décolle et finit sa course dans le bas-côté
(mais heureusement sur les roues). Contraint à l’abandon, il est finalement
classé vingt-huitième de la finale remportée par le pilote étatsunien Ugo
Ugochukwu.
L’heure est maintenant à
l’analyse des problèmes afin de ne plus connaître de délicatesses dans les
vitesses de pointes pour le prochain rendez-vous du championnat européen à
Wackersdorf, du 11 au 13 septembre.
Photo : Umberto Fraenkel (Sportinphoto Kart) |
***
Kim Longhino : « Je suis
surpris de ma performance »
Avec Kim Longhino et Alain
Bazard, le Luxembourg était bien représenté à la manche inaugurale du
championnat de karting IAME Series BeNeLux à Genk. Engagés tous les deux en
catégorie Master, ils retrouvaient face à eux un plateau très relevé,
comprenant entres autres Thibaut Mazuin, le jeune rallyeman belge, Thierry
Delré, triple champion de la catégorie Shifter, ou encore Fabio Kieltyka,
ancien joueur de l’équipe nationale belge de hockey sur glace et multiple
champion de Belgique de karting.
Coronavirus oblige, cette manche
qui était censée se disputer durant un weekend s’est jouée sur une seule
journée. Dès le matin, lors des essais libres, on a une bonne surprise côté
luxembourgeois avec le rythme très rapide de Kim Longhino. Il confirme sa
vitesse lors de la séance qualificative en prenant la troisième place malgré un
tour rapide avorté en fin de session à cause de pilotes qui avaient coupé leur
effort. Alain Bazard a quant à lui pris la onzième place à quatre dixièmes du
poleman Bauthier.
La première course du weekend est
palpitante. Dès le départ, Kim Longhino gagne une place pour se retrouver
deuxième. Malheureusement, un contact lui fait perdre son spoiler. Il sait
alors déjà qu’il écopera d’une pénalité de cinq secondes. Mais il ne se laisse
pas déstabiliser et prend le dessus sur Bauthier. En tête, il ne lui reste plus
qu’une chose à faire, enchaîner les tours rapides pour mettre le plus de
personnes possibles à plus de cinq secondes. C’est ce qu’il fait en se
détachant de Bauthier, mais rapidement ce dernier est dépassé par Berghmans qui
est à ce moment le pilote le plus rapide en course. Finalement, Kim Longhino
passe bien la ligne d’arrivée en tête, mais quatre de ses concurrents finissent
à moins de cinq secondes. C’est donc finalement Berghmans qui est déclaré
vainqueur, Longhino hérite de la cinquième position. Bazard, lui, conserve sa
position de départ, onzième.
Photo : Pascal Verheuge (IAME Series) |
Moins d’une heure plus tard, les
pilotes sont à nouveau en piste pour lancer la seconde manche. Dès le départ,
un groupe de quatre pilotes se détache. Dans une bagarre intense, le pilote luxembourgeois
allait se disputer la victoire avec Berghmans, Bauthier et Delré. De ce peloton
de tête, c’est Berghmans qui tire le mieux son épingle du jeu et signe une
nouvelle victoire. Delré prend la deuxième place et Kim Longhino prend la
troisième place devant Bauthier. Alain Bazard gagne quant à lui deux places et
termine neuvième.
Au terme des deux manches
qualificatives, Kim Longhino obtient une quatrième place sur la grille de
départ pour la finale. Alain Bazard devait s’élancer de la dixième position. En
théorie en tout cas. Alors que les karts font leur entrée sur la pré-grille,
des gouttes commencent à tomber sur le circuit limbourgeois. Dans une pareille
situation, tout le monde s’attend à ce que la direction de course annonce une
course humide, ce qui aurait permis aux pilotes un surplus de temps sur la
pré-grille pour s’adapter aux conditions, mais ce n’est pas le cas. Dans un
quiproquo saisissant, le portique de l’entrée de la piste se referme, piégeant
sept pilotes, dont les deux Luxembourgeois. Ils ne peuvent donc pas défendre
leur place en finale. Celle-ci tourne d’ailleurs court à cause de la pluie. À
peine quatre tours sont effectués avant que la direction de course mette
définitivement un terme à la finale. Difficile finalement de savoir si cette
finale sera prise en compte pour le championnat ou non. Mais ce n’est pas ça
que Kim Longhino veut retenir de son weekend :
« Je suis surpris de ma
performance. Nous savions que notre matériel serait très rapide à partir du
moment où la température de la piste avoisine les 30°C. On avait envisagé un top
5. (…) On va maintenant continuer le championnat en visant le top 3 et ensuite,
on essayera d’aller à Portimao pour disputer les championnats du monde et y
aller chercher une belle place », conclut finalement le pilote du PKM
Racing.
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